(finaliste bourse Gina Chenouard, SGDL)
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Passer l’angoisse - l’insomnie de trop d’heures à creuser le silence - les mots effleurés, tu as - repris ton âme au diable - retrouvé une nouvelle fois l’illusion d'une fin des tourments
Pour seul horizon - ce visage de pierre - un ange descendu du jardin des Hespérides – son regard mystérieux - doux - une nuit, rêvé – passion douce amère et sauvage - rompu le vacarme que Discorde installait
avalées les larmes – étouffée la voix - retournée l’idée d’une passion cruelle - le cœur bat à tout rompre - un chant berceur dirige tes pas vers ce bon vieux Saturne –tu attends l’issue – ultime et belle
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ultimes paroles, celles qu’on ne connaîtra, pour avoir omis que la bouche humilie et le verbe exulte – étranges fragments dans le cortège d’Hypnos – au piège de sa faim pris malgré lui poète tend son front rustique d’enfant déjà vieux – pierre au cœur de pierre honni parmi les hommes – laissé pour compte des nuits d'Orphée -
Arrachée aux lambeaux de poussière tu es - du temps, comme suspendue, en attente d’une infinie douceur – dommages perpétuels, invisible lame –poignard dans le dos de l’enfant – douleur pardon, immense peine – perpétuée à jamais, la plaie- calvaire des saintes
Image dorée, éperdue - juste assez de mains - cœur des oubliés, moins familier - étreinte au coucher des larmes – les étoiles attendent au remugle des songes, l'explosion d’eau contenue – flaques amères et salées - ton silence s’arrête là où mon ciel se perpétue
Dehors, le monde - ses foulées blanches traversant les nuages - anges comme autant de nuées d’oiseaux – mur blanc du silence. C’est avec tes yeux – d'un gris délavé aux peines perpétrées – que tu salis tout - naissance amour orchidées - mains blessées cœur en cendre
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l’espace d’un instant la lumière jaillit - encore un jour - immobile sans secret – rire et sang inondent la chambre claire – tremblante dans le labyrinthe de pierre – boue de la mélancolie des dimanches -
accordez vos silences – musiques aux ventres clairs, caresses immuables - la nuit perce le jour tremblant- les ombelles se réchauffent quelque part - au milieu des vents– la brique rouge s’allume – tendresse dans l’effroi - un monde nettoyé du sang des roches
illusion tenace d’un avenir radieux – parmi toutes ces choses que le ciel ouvre en nous – la tendresse des roseaux–plume qui s’envole au vent – songe de miel blond - quiétude d’un hiver endormi – vénération au fidèle Pétrarque – Laure en son sommeil sait
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Doux repli dans le remugle des songes – enfant du hasard dans l’inertie des choses- un rideau de fumée, une lumière acajou - le sort est lesté de cendres - dans l’heure des réverbères - offrez moi de quoi changer stèles et pierres
Au creux des soleils – dans l'antre caché du temps – espace fragile – tu œuvres encore pour notre survivance – exit le prurit des coups du sort – jaune rouge le ciel - l’homme s’endort
Bousculade des âmes - seuil des pardons – le ressac savant se perd - regain des plis de la mer- amarre du temps, vaste champ au goût retenu de miels - s’alliant dans la bataille – sans défaillir, soulever l’anse du désir – tout en distance certaine, contenir le chemin
Nulle usure des siècles ascendants – en perdre un certain accent – la vie après - quelque chose comme une énigme - l'ouvrir, là où les pas se mêlent - au désir du fleuve, allonger ses guenilles - des grâces caduques accepter le destin
Je vis dans le sud de la France, aux portes du Lubéron. J'ai été professeur de Lettres et formatrice en écriture avant de me consacrer entièrement à l'écriture après une longue maladie.
J'écris principalement de la poésie, des romans et des essais. De nombreuses publications en revue (poésie), un essai sur les ateliers d'écriture (L'Harmattan, 2000), un récit poétique Requiem (Cardère Éditeur), etc...
Destiné au partage sensible de mes goûts poétiques, au travers de mes lectures, mes publications et mes rencontres littéraires et humaines, vous convie à me rejoindre dans cet Autre monde que ...