Le temps mégissier
Mais d'une seule voix atteindre le sort du pur
Ou le désordre rejoué dans les courbes
Les menuets du style la forme sans l'essai
On annule le glas la monotonie des roues
Quand hésite le discours
Cette vague soudaine pour appeler le règne
La commode auréole en vain précise
Au doute de mourir ou de prétendre à peine
La chanson de l'esprit
Nommerai-je l'os
La nage des restes
Ou les pleurs de l'enfance je n'en sais rien
Comme on entend le sable
La poussière impeccable
Dans la transparence des câbles
Le vent effacé tragique
Les séquences d'une foudre
Et ce décompte fatal
Qui ne nomme qu'un ailleurs de surplus
Quand on cassait les branches
J'étais tombé de haut
Pour entendre la forêt
On mugissait loin
Quand on doublait le temps rare
On courait sous les pluies
On avait bien
Les gestes du dimanche
Je connaîtrai encore
La prose de l'amour
Cette écorce des plaintes
Le rire mannequin
Les coutures
Drame de l'ivoire
Et le futur qu'il faut
Pacte d'un seul essai
Les fenêtres chantent ouvertes
Comme on tenterait
L'autre moitié du devenir
Ou quand s'agite l'informe
La compagnie de ruse
Cette enchère nous sied
Comme au rictus ce désordre ressemblant
Nous savions déplier
La preuve des tissus d'après figure
L'aède triste
Comme les roseaux le froid
Ici le ciel trembla
Qui devine pourquoi ?
Les charmes rompus
Il ne reste plus rien
Que l'odeur des plaies
La main offre la bouche
Aux mots dans le désert
Le branchage du cœur
Il retrace l'essai
L'impossible entamé
Tandis que se retire
Le fardeau de finir
Extrait de en damiers Émilie daltier éditions, 2014.
Éric Simon a 47 ans et vit à Nantes. Dans cette ville où il aime beaucoup marcher le matin, il anime aussi régulièrement que possible des rencontres poétiques, des lectures, avec des auteurs d'ici et de là. Il chante les poètes sur ses mélodies et présente des récitals (Apollinaire, Rimbaud, Robin...). Il ne sait pas pourquoi il écrit mais il continue et persiste dans cette bienfaitrice habitude. Publie de temps à autre dans des revues (Traction-Brabant, Cahiers de la rue Ventura, Verso, Pages insulaires, Oeil de Fennec, Comme en poésie...).