C'est ainsi que je vais dans votre sillage
les foins sont coupés les rats sont partis
je marche le long d'allées anciennes
la même terre toujours sous mes pas
elle aurait un peu durci
elle craque par endroit
j'y vois vos visages
*
pourtant presque à vous éteindre
images en noir et blanc
pensons bien à vous
nous recolorons les contours
quand vous vous éloignez
*
ce sont mains dans l'eau dont je rêve
elles plongent et replongent
en même temps que vous vous éloignez
vous vous approchez autant
je vous entends claquer au vent
vous seriez aussi blancs
et vous bougez autant
Editions Henry, Coll « La main aux poètes », 2013, pp. 9, 58 et 92