Bris de vitre sous le pas.
Les bois roux, bruns
des paillettes de feuilles mortes dans les chênes.
Sur le chemin une herbe rabougrie
au soleil un labour de miel.
Le gris-vert des proches écorces
dans la lumière semble sourire.
Inlassablement, en basse continue, les oiseaux crient.
Un motoculteur jappe, hargneux.
Clôture de hauts noyers sous les nuages blancs
des bouts de ciel bleu éteint.
Ça sent un peu l'herbe coupée.
Désséchées, les grandes oseilles sauvages
dressent leurs cannes hirsutes, flammes acajou
entravées par les liserons.
A l'orée du bois
tout au fond de la verte pâture
un petit monument votif
tout blanc
– mais voilà que ça se lève lentement
que ça s'ébranle
que c'est une vache
et que c'est inexplicablement satisfaisant.
Poèmes issus respectivement de « Hiver », « Eté » et « Automne », NRF, Gallimard, 1980, pp.77, 87 et 95.